Au Cambodge, le salaire des ouvrières et ouvriers qui cousent les vêtements ne leur permet pas de sortir de la pauvreté.
L’industrie textile du pays contribue pourtant aux bénéfices colossaux des marques occidentales qui s’y approvisionnent.
Elles en appellent à notre solidarité pour faire pression sur la multinationale H&M, l’un des plus gros acheteurs de vêtements dans le pays.
MALNUTRITION, ÉPUISEMENT, RÉPRESSION : CE QUI DOIT CHANGER
Cette année encore, des milliers de travailleuses et travailleurs ont été victimes de malaises devant leur machines à coudre en raison de la malnutrition, du surmenage, de la chaleur, de la mauvaise ventilation des locaux et des émanations de produits chimiques. Et tout cela pour un salaire de misère.
En janvier 2014, plus de 200 000 ouvrières et ouvriers ont manifesté pour une augmentation de salaire mais les autorités ont répondu par la répression. Bilan : quatre morts et vingt-trois militants emprisonnés. Ces derniers sont aujourd’hui libres mais restent inculpés pour avoir participé à ces manifestations.
Le 1er octobre, un comité tripartite doit décider du nouveau salaire minimum dans le secteur de l’habillement, actuellement fixé à 77,5 euros par mois.
Les syndicats demandent une augmentation immédiate à 164 euros (177 dollars) qui serait une première étape vers l’obtention d’un salaire vital, estimé à 193 euros.
Mais dans ce pays où le textile représente 85 % des exportations, les autorités craignent de perdre des contrats si elles augmentent les salaires. C’est donc aujourd’hui aux grandes marques de prendre leurs responsabilités.
L’an dernier, H&M - dont le bénéfice a approché 2 milliards d’euros - a lancé un projet pilote au Cambodge dans le cadre d’un engagement public visant à garantir « un salaire de subsistance décent pour les travailleurs du textile ». Pour autant, l’enseigne n’a précisé aucun montant.
H&M doit maintenant passer de la parole aux actes.